DISCOURS D’INSTALLATION COMITE DE LANGUE NATIONALE GHOMALA’ à BAHAM

 

  • Monsieur le Sous préfet de l’Arrondissement de BAHAM
  • Monsieur le Maire de la Commune de Baham
  • Mesdames et Monsieur les délégués
  • Majesté,  chefs de village
  • Messieurs les Proviseurs et chefs d’établissements scolaires
  • Distingués invités,
  • Mesdames, messieurs

J’ai l’insigne honneur et l’immense plaisir de prendre la parole en ce jour devant vous dans cette accueillante salle de la mairie de Baham,  en ma qualité de représentant ad oc de la région de l’Ouest de lielaTatomdjap et surtout  au nom de M.TOUKAM Marcel président du comité d’organisation du festival,  empêché.

Et je suis là aujourd’hui pour saluer et installer officiellement l’équipe pédagogique des travaux linguistiques autour de notre langue nationale : Ghomala’. La grande épopée culturelle du peuple Baham dans sa troisième édition, en effet a choisi de questionner de manière centrale et même angoissante notre langue et de réfléchir  sur son apport dans le progrès et le développement de l’Afrique.

En effet, Mmes et MM,  la langue est l’une des problématiques épineuses  actuelle dans notre continent, dans notre pays. Notre langue maternelle jadis tombée en disgrâce et affaiblie par la malédiction coloniale prend sa revanche  et s’affirme progressivement dans l’histoire. Ce retour aux  sources porté par un vent quasi révolutionnaire est scientifiquement fondé sur la quête de l’équilibre, de l’épanouissement et de la dignité anthropologique de nos peuples. Notamment  Africains, Camerounais.   

Depuis les travaux de l’ANACLAC (Association nationale des comités de langues Camerounaises) autour de l’éminent professeur Maurice TADADJEU  ancien chef du Département de linguistique à l’université de Yaoundé1, panafricaniste convaincu, et dont nous saluons ici la mémoire, il est fortement établi, et c’est le verdict de la science,  que la langue est à la culture ce que l’âme est au corps ; que c’est la langue qui anime la culture  et que la perte de sa langue maternelle équivaut à  un individu à la perte de son identité et de sa personnalité.

Il nous incombe pour ainsi dire désormais d’apprendre à parler et à écrire notre langue maternelle : le Ghomala’.  Dans ce processus initiatique  nous allons en réalité faire plus qu’apprendre une langue. Nous allons pénétrer les champs mystérieux d’une culture et par une espèce de ruse de la raison reconstruire un univers qui édifiera et consacrera notre identité de base, notre personnalité camerounaise, notre personnalité africaine. Un beau projet. Un projet qui va sauver et libérer nos structures mentales séculairement embastillées par l’esclave et la colonisation.

Maintenant nous voulons d’abord être nous-mêmes ; être ce que nous sommes. Etre ce que nous n’aurions jamais dû cesser d’être.  Nous voulons nous réapproprier nos éléments culturels de base et  négocier rationnellement notre transcendance historique. C’est en définitive pour cette pédagogie de retour au pays natal que nous sommes là, ici réunis.

Il nous faut nous assurer que nos enfants comme nous seront demain nourris de l’éthique de nos ancêtres et que les éléments dynamogènes de notre personnalité de base se perpétueront.   Car c’est bien certainement avec ce que nos civilisations ont eu de meilleur que nous irons à la conquête du monde et  du futur.

Nos langues maternelles  constituent un moment stratégique fondamental de l’arsenal de bataille   dans notre marche dialectique vers la libération de nous mêmes et de notre continent.

L’équipe savante que nous venons installer et qui va conduire le projet est là. Nous la connaissons ainsi que sa soif de savoir et de transmettre. Nous connaissons son engagement culturel autour de cette problématique. Mme et MM les enseignants je vous ai personnellement vu en formation du 02 au 24 juillet 2016, encadrés par une équipe pédagogique d’une rare compétence parcourir votre chemin  du savoir. Votre quête   pédagogique n’aura souffert d’aucun écueil. Il ne pouvait en être autrement, quand on sait que les travaux ont été diligentés par Monsieur DOMCHE Jeannot ancien proviseur dont l’expertise linguistique ne fait plus aucun doute dans les milieux scientifiques d’enseignement de nos langues nationales.  

Allez donc enseigner les autres. Portez au loin et partout les échos de votre odyssée linguistique ; semez à tout vent les graines de cette cueillette  intellectuelle. Partagez ; soyez généreux de votre science. Vous êtes le centre pilote. Bafoussam, Douala, Yaoundé, Toutes les capitales de nos régions  suivront. C’est une décision de la cour royale Baham; une préoccupation de sa Majesté POKAM MAX.

Faites  donc savoir au monde qui vous entoure, chers amis de la connaissance,  que hors de Ghomala il n’y aura point de cesse aux maux dont souffre notre cité.

 Je vous remercie
Dr KOUAM Clément

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