La tournée du Roi dans les seize villages de Baham
Depuis bientôt un mois, Sa majesté POKAM II roi des Baham, procède à une visite systématique du BAHAM profond, comme aucun roi, depuis un siècle ne l’a fait. L’objet majeur de ce périple quasi inédit, est le double événement de cette fin d’année : la 3e édition du festival LIELA TATOMDJAP et la célébration du 30e anniversaire de l’avènement au pouvoir de notre souverain.
Quelle est la substantifique moelle du message royal à ses ouailles ?
Il se dégage de tous les discours délivrés lors de cette tournée, un certain nombre de constantes.
1- Remerciement à l’endroit de Dieu pour les 30 ans de vie, de règne, de paix, et de prospérité pour BAHAM et son Roi.
En effet, Sa Majesté POKAM II a été appelé par le destin et installé au trône des BAHAM officiellement depuis le 12 octobre 1986. Force est de constater que depuis lors, les fils et filles Baham ont toujours été présent dans les grands cercles de décision. Pour illustration, presque dans chaque gouvernement formé par le président Paul Biya, au moins un Baham a toujours figuré. Sur le plan Militaire, Baham est l’une des rares localités du Cameroun qui a produit deux généraux, qui plus-est de division : feu le général Roland MAMBOU DEFFO paix à son âme, et l’actuel commandant de la première région militaire interarmes le Général Hector Marie TCHEMO ;
Il serait naïf voir ingrat que le peuple BAHAM ne s’arrêtât un instant pour manifester sa profonde gratitude vis-à-vis de TCHYEPO SI, Dieu le très haut. N’oublions pas que certains successeurs, quand ils arrivent au pouvoir, assistent à des séries de malheur comme la mort en cascade des membres de leur famille. Ils se posent alors la question : « Qu’ai-je fait de mal pour mériter un tel sort ? » C’est ainsi qu’il regrette amèrement d’avoir été fait successeur…
Voilà donc pour quoi le peuple Baham et son Roi se doivent de remercier le seigneur, de ne pas bouder leur plaisir, de célébrer à cœur-joie cette période faste dont ils sont gratifiée par la providence.
2- Célébration de la 3e édition du festival culturel BAHAM, le LIE’LA’ TATOMDJAP.
L’idée de célébrer le roi KAMDEM GUEMDJO est né dans l’esprit de sa majesté Max POKAM II, notre Roi, depuis l’an 2000. En fait, depuis toujours, il avait placé son règne sous le signe de la continuité des œuvres de KAMDEM GUEMDJO.
Il est à noter que KAMDEM GUEMDJO, ce roi Baham qui est quasiment le plus vénéré des 19 que compte notre dynastie des « rois chasseurs », avait sauvé Baham de la famine. En effet vers la fin du 19 siècle, la région toute entière du Grassfiels Camerounais avais connu une période de soudure très prolongée qui s’était rapidement transformé en tragédie humanitaire : les populations mouraient de faim. Alors pour juguler la crise, les rois de la région se sont tous rendus sur les hauteurs du Mont KOUPE, non loin de l’actuelle ville de Nkongsamba. La légende voudrait que ce lieu soit une porte induite par laquelle les souverains de cette époque pouvaient entrer en contact avec le monde céleste. Alors pendant que certains rois sollicitèrent de la part de Dieu, des formules magiques pour venir à bout de la crise de famine, KAMDEM GUEMDJO opta pour les semences de maïs (Güa Guefa) et de légume (tomdjap). Il revint à Baham et partagea gratuitement ces semences à son peuple. C’est ainsi que l’agriculture fit régénéré la vie à Baham.
Après ce rappel historique, le pagne du festival est présenté aux populations. Son prix nominal est de 8500fcfa. Mais dans certaines localités, comme à HIALA, des élites ont contribué à atténuer la peine de nos mamans en leur demandant de payer seulement 4000 FCFA pour un pagne, la différence devant être comblé par eux. Pour ne pas les citer, il s’agit de Wafeu WAGUIA KOUAM et de SOUOP Téguia (souop kouokeloung).
Contrairement aux éditions passées, les populations résidentes de Baham n’ont rien à débourser comme contribution financière pour le déroulement du festival. Tous ce qu’elles doivent faire, c’est mettre la propreté partout.
3 - Le Roi termine son propos chaque fois en fustigeant ces successeurs qui ont abandonné leurs concessions pour ne rester qu’en ville.
Il a instruit les chefs de village de les recenser. Il a dit que si quelqu’un sait qu’il ne peut pas rentrer de temps en temps au village pour entretenir la concession de ses aïeux, qu’il laisse la succession à un frère qui peut faire se travail.
